Réalisé par :
Laurent Lhermite et Romain Huët
Production :
entre2prises
co-producteurs :
- Les films de l'Ouest - tv bocal - Ciné 2000
Avec la participation du CNC, avec le soutien de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
en partenariat avec le CNC.
Nous sommes le 25 avril 2014. Dans la banlieue nord d’Hama (Syrie), les villes de Morek et de Kafr Zita sont la cible d’une quarantaine de bombardements aériens quotidiens.
Passé les points de contrôle tenus par des hommes en armes des brigades locales, nous pénétrons dans Morek, accompagnés d’Ahmad. La ville me donne l’impression d’avoir été écrasée. Les bâtiments sont étalés au sol, les murs éclatés, la mosquée brisée. Seul la flèche de béton déchiré du minaret reste fébrilement debout, comme pour rappeler à ceux qui s‘aventurent dans cette ville que la guerre n’épargne rien, ni hommes, ni symboles.
Audio
Les combats font rage dans les rues de Morek, une petite ville de Syrie au nord d'Hama.
Les insurgés Ahmad, Abu Moraï, Mohammed et Abu Jihad continuent de vivre malgré les bombardements.
Le film propose d'explorer leur quotidien, à l'arrière, dans l'attente, comme sur le front au plus près des combats.
Écouter leur parole, entre l'intensité du moment présent, l'obscurité de l'avenir, l’usure et la folie.
Mohammed faisait des études d’ingénieur en pétrochimie quand la révolution a éclaté. Il a disparu quelques mois après notre départ de Syrie.
Ahmad est le jeune homme que nous suivons tout au long du film. Avant la révolution il tenait un magasin de téléphones mobiles, avec son frère Mahmoud, dans la banlieue d’Hama. Depuis notre départ il est en errance, tentant à plusieurs reprises de passer en Turquie, sans succès.
Abu Moraï était menuisier à Hama. Il faisait parti de la brigade qu'Ahmad a rejoint en septembre 2014. Après plusieurs mois de prison suite à l'arrestation par la brigade d'Al Nosra, il avait rejoint celle d'Ahrar al-Sham. Il est mort en 2017 en manipulant des explosifs, dans la région d'Idlib.
Abu Jihad vient de la campagne au nord d'Hama. Avant la révolution, il était peintre en bâtiment au Liban. Il est revenu à Morek pour prendre les armes quand la répression est devenue sanglante. Après la mort de son frère au combat, faute de soins, il a choisi d'intégrer une brigade au sein de laquelle il pouvait devenir ambulancier. Après la chute d'Alep il est remonté vers le nord et la région d'Idlib, bastion de la rébellion, pour y continuer son travail d'ambulancier.